Du 29 octobre 2010 au 3 janvier 2011
Le tableau de Nancy figurait dans la grande rétrospective organisée à Rome pour célébrer les 400 ans de la mort du peintre. Il a bénéficié à cette occasion d’une restauration minutieuse effectuée par l’Istituto Superiore per ed il Restauro. L’exposition-dossier en racontait les principales étapes ainsi que l’histoire singulière d’une œuvre qui a toujours vécu en Lorraine.
Le mystère qui entoure la création de L’Annonciation du Caravage et son arrivée à Nancy demeure encore aujourd’hui, 400 ans après sa réalisation. Aucun texte à ce jour n’a été retrouvé qui pourrait attester de l’achat de la toile à l’artiste.
Est-ce une commande de Vincent Ier de Gonzague, protecteur du peintre qui possédait déjà La Mort de la Vierge (aujourd’hui conservée au musée du Louvre) ? ou de son fils, le cardinal Ferdinand de Gonzague ? La famille de Gonzague, voulant resserrer les liens diplomatiques avec la famille ducale lorraine, aurait offert le tableau à Marguerite de Gonzague à l’occasion de son mariage, en 1606, avec Henri de Bar, futur Henri II, duc de Lorraine.
Le tableau exécuté dans les années 1608-1610, probablement pendant le séjour maltais du Caravage ou pendant sa seconde période d’activité à Naples, a été donné par le Duc Henri II de Lorraine à l’église primatiale de Nancy. À partir de 1645, l’œuvre est présente dans l’église de Nancy et elle est désormais exposée au musée des Beaux-Arts.
Au début du XIXe siècle, elle subit en France une intervention de transposition : la toile originale est retirée, une autre toile l’a remplacée recouverte de blanc de plomb à l’huile qui permet l’adhésion de ce qui reste des couches picturales.
L’opération provoqua probablement de tels dommages que la surface du tableau, fortement compromise, fut en grande partie repeinte. Dans l’intervention effectuée par l’institut central pour la restauration en 1968-1969, la toile du XIXe siècle disparaît au profit d’une toile double montée sur un châssis métallique dont les tensions sont assurées par un système réglable de ressorts. Les repeints furent alors enlevés et la couleur originale, bien qu’abrasée, fut mise en lumière. L’intervention réalisée en 2010 consistait en « un entretien exceptionnel » sur la surface peinte qui présentait des altérations de vernis et des retouches à enlever.
Commissariat : Claire Stoulig, directrice du Musée des Beaux-Arts
Catalogue publié aux éditions SAS Archipel.