Du 14 octobre 2015 au 8 février 2016
Jean-Isidore-Ignace Gérard dit Grandville (Nancy, 1803 – Vanves, 1847) arrive à Paris en 1825. Dès 1829 il collabore à plusieurs journaux satiriques : d’abord La Silhouettepuis La Caricature, fondée par Charles Philippon le 4 novembre 1830 et Le Charivari. Grâce à son beau-frère, Gabriel Aubert, éditeur, Philippon fait paraître La Caricature, morale, religieuse, littéraire et scénique dont l’ambition est dévoilée par l’affiche dessinée par Grandville en 1830. Le Musée des Beaux-Arts en conserve le dessin préparatoire.
Le journal commente l’actualité politique du moment : la réaction anticléricale, l’abolition de la pairie héréditaire* et le procès des ministres de Charles X. Cet hebdomadaire mène aussi un combat contre le pouvoir de Louis Philippe, devenu de plus en plus répressif.
Le dessin satirique, devenu un véritable pouvoir, n’a pas encore en France l’impact qu’il a déjà en Angleterre où la caricature est pratiquée librement. La devise du journal est « Toute vérité est bonne à dire » mais dans un contexte où la liberté de la presse est mise à mal, Philippon est régulièrement traîné en justice. Malgré cela, le journal continue à paraître et afin d’en assurer sa survie, son propriétaire crée en juillet 1832 une association pour la liberté de la presse qui publie des lithographies sous la forme de feuilles volantes : les souscripteurs de l'Association mensuelle lithographique reçoivent chaque mois (d’août 1832 à 1834) une lithographie.
Philippon s’entoure de nombreux dessinateurs comme Devéria, Tony Johannot, Charlet, Daumier et Grandville dont la notoriété à cette époque est très importante. Balzac est le rédacteur en chef des premiers numéros.
* En politique, possibilité de transmettre son titre à ses descendants
Commissariat : Michèle Leinen, documentaliste, musée des Beaux-Arts de Nancy
Exposition virtuelle visible sur flickr