Peinture de la Renaissance (XIVe – XVIe siècles)
Le musée des Beaux-Arts de Nancy abrite une remarquable collection de peintures du XIVe au XVIe siècle, couvrant l’ensemble des foyers européens (Italie, France, Allemagne, École du Nord). Les œuvres italiennes sont représentées par quelques chefs-d’œuvre universels.
Le musée des Beaux-Arts de Nancy présente quelques œuvres rares, antérieures au XVIe siècle. L’école italienne s’ouvre magistralement par trois éléments provenant d’un tableau d’autel aujourd’hui disparu, dû au pinceau de l’artiste Mello da Gubbio, contemporain de Giotto (vers 1267-1337). Le fond d’or de ce XIVe siècle est encore représenté par une belle Vierge à l’Enfant de Taddeo di Bartolo, figure importante de la Renaissance siennoise (vers 1400). Se succèdent ensuite plusieurs œuvres majeures des années 1505-1515. La délicate Vierge à l’Enfant du Pérugin, maître de Raphaël, offre un spectaculaire témoignage de la perfection atteinte par les maîtres de la Renaissance italienne. Le Sauveur du monde, issu de l’atelier de Léonard de Vinci, orna l’appartement des Bains de François Ier au château de Fontainebleau. Un ensemble de tableaux maniéristes florentins (Larciani, Vasari, Sogliani, Jacopino del Conte...) voisine avec des œuvres des principaux centres italiens du XVIe siècle : Venise avec Bassano et Tintoret, Bologne avec la transgressive Sainte Famille de Giovanni Francesco Bezzi, dit Nosadella (vers 1550), Rome avec une émouvante Pieta de l’entourage de Federico Zuccaro. L’Annonciation peinte dans l’atelier de Federico Barocci, provenant de la cathédrale de Pesaro, vient clôturer l’ensemble italien pour le XVIe siècle.
L’École allemande de la Renaissance est, quant à elle, représentée par quatre panneaux peints vers 1515 par Wilhem Stetter pour la confrérie de l’ordre de Saint-Jean à Strasbourg. Ces œuvres étonnantes trahissent l’influence de Dürer et des grands paysagistes de l’école du Danube. Le maniérisme s’exprime avec force dans le nord de l’Europe, à Utrecht avec Joachim Wtewael (Les noces de Thétis et Pelée), à Anvers avec Jan van Hemessen (Le Christ chassant les marchands du Temple) ou Wenceslas Coeberger (Le Martyre de saint Sébastien), ou à Venise avec Paolo Fiammingo, dont la Diane chasseresse illustre magistralement les échanges artistiques entre le Nord et le Sud.
Les collections de peinture française, pour le XVIe siècle, comptent quatre délicats portraits de Corneille de Lyon, le plus remarquable portraitiste de la fin de la Renaissance aux côtés de Jean et François Clouet, ou encore deux importants panneaux d’un triptyque de Noël Bellemare, de facture très flamande.