Peinture du XVIIIe siècle

La peinture française du XVIIIe siècle, qui entre en résonance avec l’architecture rocaille du musée, constitue un des fleurons de la collection nancéienne. L’Italie du Settecento est aussi brillamment représentée, en partie grâce aux legs de la baronne de Jankowitz (1866) et de Victor Poirel (1882 et 1884).

La peinture française est illustrée par un ensemble remarquable. Tous les genres y sont représentés, offrant un panorama complet de la production foisonnante au Siècle des Lumières : la peinture d'histoire (Jean-Honoré Fragonard), le portrait (Nicolas de Largillière, Jean Restout, Adolf-Ulrich Wertmüller, Jean-Baptiste Greuze), le paysage (Jean-Baptiste Claudot), les vues d'architecture (Jean-Baptiste Meusnier) et la nature morte (François Desportes, Anne Vallayer-Coster).

Le musée abrite par ailleurs trois des douze peintures réalisées à l’occasion du concours de 1727, organisé par le Surintendant des Bâtiments du roi dans le but de donner un second souffle à la peinture d’histoire, délaissée au profit des superficialités du style rocaille : François Lemoyne (La Continence de Scipion), Jean-François de Troy (Le Repos de Diane) et Samuel Massé (Junon ordonnant à Éole de détruire la flotte d’Énée) s’affrontent à nouveau sur les cimaises du musée. François Boucher est illustré par une œuvre de jeunesse (Aurore et Céphale, 1733) et Carle van Loo, par la cocasse Ivresse de Silène, admirée lors du concours de 1747. Une monumentale composition de Charles-Antoine Coypel, La Destruction du palais d'Armide, montre l’exemple d’un carton de tapisserie pour une tenture tissée à la manufacture des Gobelins.

Le Settecento italien occupe également une place de choix. Cette collection doit beaucoup à la générosité de la baronne de Jankowitz, petite-fille du sculpteur Étienne-Maurice Falconet (portraits, esquisses mythologiques de Gregorio Guglielmi pour le décor d’un palais polonais). Le legs de Victor Poirel (1882) a permis, quant à lui, d’enrichir le fonds d’un ensemble, rare et unique en France, de 19 caprices architecturaux (peintures figurant des architectures imaginaires) dus à deux artistes originaires de Pise, Gherardi et Giuseppe Poli. Le musée compte également des compositions de Sébastiano Conca, Guiseppe Zocchi ou Bartolomeo Bianchini, deux paysages d’Alessandro Magnasco et des portraits de Giambattista Piazzetta ou Vittore Ghislandi.