Du 1er mars au 31 mai 2013
Jacques Callot est en partie un homme de « l’automne de la Renaissance », du moins durant sa période de formation à Nancy, puis à Rome (1608-1611) et à Florence (1612-1620), où il développe une première étape de sa carrière, au-delà de sa formation proprement dite.
Ses premières estampes, encore maladroites, témoignent de son évolution technique et de sa formation par la copie d’œuvres nordiques ou italiennes. Si la collection Jules Lieure acquise par le musée des Beaux-Arts de Nancy en 1940 est reconnue pour ses Callot, elle l’est nettement moins pour ses œuvres de ses contemporains ou de ses émules. La confrontation d’estampes du jeune Callot et d’Antonio Tempesta, de l’architecte et graveur Giulio Parigi ou de son collaborateur Remigio Cantagallina met en évidence les parentés plastiques et iconographiques de l’élève avec ses maîtres, et évoque l’atmosphère de la cour des Médicis où Callot s’épanouit.
Il s’essaye au paysage avec sensibilité. Il illustre le théâtre florentin, particulièrement novateur, qui introduit une machinerie et des intermèdes qu’on attribue à tort au théâtre baroque. Les sujets martiaux (plans de batailles, vues des troupes, combats navals…) mériteraient une présentation en tant que telle, qui n’a pu être abordée dans ce cadre.
Les dernières pièces exposées, précédant de peu le retour du graveur à Nancy, comme L’Éventail ou la Foire de l’Impruneta, sont déjà des chefs-d’œuvre. Callot s’ouvrira bientôt à d’autres sujets, qui dépassent le cadre du maniérisme tardif, sur des thématiques naturalistes (Les Gueux, Les Misères de la guerre…) ou religieuses, avec un parti parfois clairement inscrit dans l’art de la Contre-Réforme.
Commissariat : Flore Collette, conservatrice, musée des Beaux-Arts de Nancy