Du 1er au 31 décembre 2013
Paul-Émile Colin (Lunéville, 1867 – Bourg-la-Reine, 1949) est un artiste autodidacte. Il se passionne très tôt pour le dessin et veut en faire son métier. Après son baccalauréat, il s’inscrit à l’école des arts décoratifs de Paris afin de devenir professeur. Sa très forte myopie l’oblige à changer de voie et il se tourne vers la médecine. Pourtant sa passion pour l’art ne le quitte pas et il continue à dessiner et à peindre. Il fréquente le milieu artistique parisien et se lie d’amitié avec le peintre synthétiste Charles Filiger qu’il a rencontré en 1887 à l’Académie Colarossi, lieu d’enseignement plus ouvert que l’École des Beaux-arts.
À Paris, il découvre par hasard la gravure qu’il pratiquera toute sa vie.
Avec Filiger, Paul-Émile Colin se rend en Bretagne en 1890 où il rencontre Paul Gauguin. Gauguin est installé d’abord à Pont-Aven puis dans le petit village du Pouldu. Il a trouvé dans cet endroit éloigné du monde la vie simple et primitive à laquelle il aspire. Là, il vit entouré d’artistes auxquels il « enseigne » sa vision de l’art.
Les œuvres datées de cette période sont marquées par l’influence des artistes de Pont-Aven comme Paul Gauguin et Paul Sérusier : une synthétisation des formes, le choix des sujets représentés, de forts contrastes du noir et blanc. L’artiste utilise le canif pour tailler ses bois ce qui lui permet un tracé simplifié. Colin est sans doute aussi influencé par les xylogravures de Félix Vallotton dont il a vu des œuvres exposées à la galerie parisienne du Barc de Boutteville en 1893.
Les estampes présentées ici datent pour la plupart de 1893 et sont des illustrations pour des ouvrages d’Edgar Allan Poe, Dante, Goethe et Maurice Barrès.
Commissariat : Michèle Leinen, documentaliste, musée des Beaux-Arts de Nancy